Les nouvelles formes du croquis

En avril 2018, l’agence a pu exposer quelques uns de ses croquis à la Galerie ArchiLib de Paris.

Depuis sa création, l’Atelier Herbez a développé une réflexion sur l’importance du croquis dans l’architecture et proposait alors une exposition originale mêlant art, imaginaire et technologie.

Par la mise en valeur de plus de 50 dessins issus des projets de l’agence, l’atelier exposait différentes formes de croquis : croquis à la main, croquis numériques et croquis réalisés par le regard. Cette exposition laissait place à l’imaginaire évoqué par la nature même du croquis, en combinant méthodes traditionnelles et technologies innovantes.

Portrait Factory

En octobre 2015, Michel Paysant proposait une exposition participative au Musée des Arts Décoratifs de Paris. Olivier Herbez a été invité à travailler avec l’artiste, l’assistant dans la réalisation de portraits des visiteurs. Savant mélange entre art et science, le travail de Michel Paysant se base sur la méthode de l’eye-tracking pour réinterpréter l’art du portrait.


C’est suite à cet évènement que l’Atelier Herbez développera sa recherche en croquis, ajoutant à la pratique du croquis à la main et du croquis numérique, celle du croquis du regard.


Cette exposition à Paris s'est par la suite déplacée à travers l'Europe et le Monde :

- Mars 2016 : Villa Sauber, Nouveau Musée National de Monaco
- Novembre 2016 : FRAC Picardie
- Mai 2017 : Exposition itinérante en Argentine, Alliance Française
- Novembre 2017 : International Meeting in Performing Arts and Creative Technologies, Liège

"Benjamin", Portrait Factory © Michel Paysant

Crédits photographie : © Jean Paysant

Au-delà du croquis

Qu’est-ce qu’un croquis d’architecture ?

Il est commun de penser que les architectes dessinent leurs projets à partir d’un croquis fondateur, qu’ils imaginent les bâtiments instantanément en griffonnant sur un bout de papier quelques lignes les déterminant définitivement. En réalité, il semble difficile de résumer un projet à une sorte d’instantané précurseur isolé de toute autre recherche.

L’architecte n’est pas un magicien et ne détient pas l’image finale de l’objet architectural dès la genèse du projet. C’est le croquis, dessiné par sa main et son esprit, qui peu à peu, grâce à son hyper-récurrence dans le processus de conception, va forger les lignes de force du bâtiment, de son volume général jusqu’aux moindres détails.

En rassemblant une foule de croquis pluriels et bavards, cet ouvrage partage l’expérience de l’Atelier Herbez Architectes pour laquelle la pratique du dessin est une valeur forte, envisagée à la fois comme la base du travail de conception et comme un champ d’expérimentation insufflant la créativité. Aller au-delà du croquis c’est en explorer les mécanismes et en chercher les limites. Croquis à main levée, croquis informatiques et croquis du regard se mêlent ici pour révéler les ressorts du médium graphique qui trouve aujourd’hui, à l’ère du numérique, de nouvelles formes d’expression.

Paru le 10 septembre 2020
Maison d'éditions : Archibooks

Le clair-obscur

« Lorsque j'ai commencé la peinture, on m’appris d’abord à construire un décor. Il n’était jamais question de faire un beau décor. Il s'agissait en fait de jouer avec la lumière. De jouer avec la lumière et avec son ombre. De créer des contrastes. De bons contrastes. De mettre en scène des clairs-obscurs.
Nous passions donc un temps fou à mettre en scène des jeux entre le clair et l'obscur. J'insiste sur ce point, dans la mesure où c’est bel et bien cette opposition de tonalité entre l’ombre et la lumière qui créait la profondeur dans nos tableaux. »


–Extrait de thèse de fin d’études, Le Clair-Obscur, Olivier Herbez.

« Il existe une double réalité de la perception : celle que l’on reçoit grâce aux rayons lumineux, et celle que l’on conçoit grâce à notre esprit. Perception et conception, deux notions que l’on retrouve encore juxtaposées, et où la frontière qui délimite ces deux entités est plus floue que jamais ».


–Extrait de thèse de fin d’études, Le Clair-Obscur, Olivier Herbez.

Réel sujet d’interrogation pour Olivier Herbez, la notion de clair-obscur synthétise l’ensemble de ses recherches depuis ses études au Collège de France.

Plus tard, en 2017, la maison d’éditions Archibooks publiait une sorte d’abécédaire : Les 101 mots de la lumière dans l’architecture, et interrogeait Olivier Herbez sur ce terme du clair-obscur.

« La lumière dessine l’architecture : elle souligne une arête, dévoile un creux, sculpte un volume. Elle génère des formes prégnantes qui se distinguent par leur contour et le contraste radical entre ombre et lumière. Ces formes sont saisies instantanément ; elles marquent le paysage, la ville et l’esprit. »

- Extrait de la publication Les 101 mots de la lumière dans l’architecture,
Le Clair-Obscur, Atelier Herbez Architectes

La pratique de l’architecture nécessite de mettre continuellement en place de nouveaux processus créatifs.
C’est pourquoi l’Atelier Herbez s’appuie sur ses recherches pour nourrir sa démarche architecturale.

L’agence s’attache à mieux comprendre les mécanismes de la perception visuelle
et à développer différentes formes de représentation de l’espace.

Lors de ses recherches, Olivier Herbez s’enrichit des écrits de Merleau-Ponty sur la perception de l’espace : « percevoir, c’est engager d’un seul coup tout un avenir d’expériences dans un présent qui ne le garantit jamais à la rigueur, c’est croire à un monde ». La perception de l’espace fonctionne comme un mécanisme de projection et d’anticipation dans lequel le cerveau fait des allers et retours pour comprendre le monde.

L’agence place le dessin au cœur des projets d’architecture, qu’il soit réalisé à la main, à l’aide d’outils de modélisation numérique ou à l’aide du regard. Au même titre que la main, le regard peut devenir un outil de création et non plus seulement un outil d’observation.

Le croquis numérique

Il est une réduction subjective exprimant la sensibilité propre de l’auteur, tout autant que le croquis à main levée. Dessin à part entière n’ayant pu exister sans les outils de conception 3D, le croquis numérique fabrique une nouvelle représentation du projet qui alimente la création architecturale depuis ses prémices.

Le croquis à la main

A la fois dessin sensible et expression spontanée, le croquis à main levée symbolise une liberté de conception absolue.

Le croquis du regard

Un « eye tracker », sorte de micro-capteur, enregistre et modélise les mouvements des yeux lors de l’observation ou l’imagination d’un projet. Le dessin vectoriel qui en résulte révèle un parcours de l’œil chaotique composé de points de fixation reliés les uns aux autres par une multitude de saccades. Forts de cette nouvelle représentation graphique, le créateur comme l’observateur ont alors la possibilité de déterminer quels éléments attirent l’œil, dans quel ordre, à quelle fréquence et même de deviner le cheminement de la pensée. « Les croquis du regard sont intéressants car ils n’ont pas la fluidité d’un croquis à la main, ils ont une ligne très particulière, combinant saccades et fixations, qui raconte la façon dont chacun voit le monde », précise Olivier Herbez, sous-entendant que chaque regard est différent et que les lignes oculaires, en émanant, sont propres à chacun. Réalisé à chaque temps fort du projet, à l’esquisse, à la livraison, le croquis du regard s’attache à dessiner l’invisible.

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